1993 : J'attendrais pas cent ans
La pochette de l'album traduit bien le caractère de la donzelle. Sur la photo, mains sur les hanches, les cheveux en pagaille, Clarika, hautaine, défie du regard le monde entier tandis que son Nyssen d'homme roupille paisiblement à l'arrière-plan. D'ailleurs, le titre qui tourne à l'époque sur les ondes s'appelle "Tu dors tout l'temps". Une chanson douce-amère qui mélange avec poésie une scène de vie quotidienne, la rancoeur du désir inassouvi et l'ironie amoureuse d'un couple qui s'entend à merveille. Car les vers modernes de Clarika se marient parfaitement avec les orchestrations de Nyssen qui manie aussi bien les cordes que l'accordéon, les casseroles, le biniou ou le ukulélé. Les thèmes abordés dans ce premier album révèlent une certaine noirceur d'âme : lafolie et la mort dans "Un peu bizarre", les rêves désabusés d'Eden oudemonde meilleur dans "Mon bel héros", "Superwoman" mais aussi la nostalgie de l'enfance dans "Margot" où les règlements de compte à la récré ne sont pas sans rappeler le "J'ai dix ans" de Souchon. D'ailleurs, la chanteuse revendique le chanteur "bidon" au rang de ses inspirations : "Je me sens assez proche de lui. Et puis, j'aime dans la chanson son côté populaire, qu'elle soit accessible à tous. Et que de ces mots naisse une véritable complicité". Cette complicité sera assouvie avec un public amateur de ses chansons ironiques et acides qui cachent une véritable tendresse. Clarika se produit à Paris, notamment au Sentier des Halles ou au Lucernaire où se retrouvent les admirateurs. Puis elle triomphe en formation acoustique au festival des Francofolies de La Rochelle en juillet 93. Le bouche à oreille fonctionne tant et si bien chez les professionnels que Sony propose de récupérer l'artiste en son giron. 1996 : Ca s'peut pas
Clarika devient la figure de proue d'une chanson qui n'a pas droit à l'exposition des grands médias télé ou radio mais qui draine avec elle toute une génération de jeunes artistes renouvelant le genre : Mano Solo (dont le guitariste Jean-Louis Solans joue sur le premier album de Clarika), Les Elles, Rachel des Bois ou la Grande Sophie qui fait souvent les chœurs pour Clarika et Nyssen. La presse spécialisée s'empare de la petite chanteuse, phénoménale de talent. Tous saluent le bagou et l'ironie de Clarika qui sur scène comme sur disque, rend hommage en une même chanson aux Bee Gees et à France Gall. Elle mélange les chœurs des uns avec les paroles de l'autre sur "J'suis game over" : "Résistes / Prouves que tu existes". A la vacuité d'un quotidien déprimant, Clarika enchaîne la plus belle des déclarations d'amour. C'est "Non, ça s'peut pas" : "On se dévore des yeux / Sous la lune sanguine / Et on se croit plus malin / Et on a peur de rien". Ce n'est pas tant la qualité du verbe que son interprétation qui conquiert le public. La chanteuse est désarmante de naturel sur scène comme hors de scène et la cloison entre vie artistique et vie publique est si ténue que parfois les deux se confondent. Tant et si bien que Jean-Jacques Nyssen reprend à son compte cette chanson et la détourne (autodérision permanente du couple) en une bouillie pré-technoïde sur son propre album "Le parcours" en 1999. En 98, Clarika reçoit au festival des Francofolies le prix Félix Leclerc du meilleur jeune auteur. L'aura de Clarika prend de l'ampleur et on l'invite désormais aux grand' messes caritatives et discographiques. C'est ainsi qu'elle écrit pour Sol en si "L'Océan des Possibles" qu'elle interprète en duo avec un autre chanteur d'origine hongroise, Michel Jonasz. Clarika enchaîne les concerts, sur scène elle est vraiment chez elle (son rêve de majorette peut enfin s'exprimer dans toute son ampleur).La Cigale, Les Franco, l'Européen, le Bataclan à Paris, mais aussi à Pékin en première partie d'une rock star dissidente ou sur le plateau d'une télé albanaise pour une émission en direct de... quatre heures, avec une Mercedes à gagner 2001 : La fille tu sais Après une préparation en résidence-chanson au Théâtre d'Ivry en banlieue parisienne, "La fille, tu sais" est le troisième album enregistré en 2001, par Clarika, toujours avec la complicité de Jean-Jacques Nyssen. L'album s'ouvre sur une chanson sulfureuse et comique, "Les garçons dans les vestiaires". Clarika y fantasme, le sourire aux lèvres, sur les désirs et les délires des garçons sous la douche. D'ailleurs, la chanson donnera lieu à un clip en petite tenue, réalisé par Kris Gautier avec les joueurs de rugby du Stade français, réputés pour leurs poses suggestives dans des calendriers sexy. C'est la chanson qui la fait connaître au "grand public" grosse promo d'NRJ derrière. Des ambiances de stade, Clarika revient à ses origines magyares avec "Heureux" où l'accompagnement est assuré par les Moujiks. Puis évoque les amours saphiques de "Deux Anglaises" à l'aide d'une simple guitare, d'un accordéon et d'une voix qui jamais ne se dépare de cet émouvant vibrato de jeune fille fatiguée. Dans la même période, Clarika participe à différents albums: La compilation "Ma chanson d'enfance" où elle reprend "La ballade irlandaise" immortalisée par Bourvil. Elle enregistre également un titre inédit en duo avec Jean-Jacques Nyssen "Violette et Marguerite" pour l'album "Comme un seul homme" dont les fonds sont reversés pour les dons d'organes. On peut aussi l'entendre sur le dessin animé "Bécassine, le trésor des Vikings" de Philippe Vidal pour lequel elle interprète "Etre ami" et elle rend hommage à Bobby Lapointe en reprenant la chanson "Comprend qui peut". En 2003, elle participe à l'album de Fabien Martin "Ever Everest", et un site non-officiel qui lui est entièrement consacré voit le jour www.clarika.fr.fm ce site deviendra www.clarika.fr en mars 2005. 2005 :Joker Clarika participe à la chanson "France Allemagne 82" de l'album de Bartone "Cador", elle écrit pour Sheila (nouvel album à paraître).Elle revient alors sur le devant de la scène en participant à la première partie du Rodéo Tour de Zazie, la voilà dans des salles immenses avec des milliers d'yeux braqués sur elle, prête à recevoir tout un stock de tomates ou d'autres légumes venus directement de l'épicier du coin. Elle se prépare au choc, mais ... le public est conquis par son univers. C'est le 26 septembre 2005 que sort dans les bacs "JOKER". Pour son nouvel Opus Clarika dispose d'un carré d'as à la réalisation : Stuart Bruce, Philippe Desbois, Xavier Tribolet, et Jean-Jacques Nyssen qui signe l'essentiel des musiques avec la participation ici ou là de Florent Marchet (Je t'aimais mieux), Hugo Renard (Les patineurs), Art Mengo (De quoi c'est fait). L'album est mixé en Angleterre et Laurent Seroussi est engagé comme photographe. Après la sortie de l'album, les promos radios et quelques télés (Direct 8 - Journal de France 2, TF1, vivement dimanche, Studio 5...), Clarika retourne à son élément privilégié, la scène. Les dates au Divan du monde se remplissent très vite, et les villes viennent se rajouter à la tournée au fur et à mesure. Clarika se fait Cigale le 23 janvier 2006. Nulle doute que les premières partie de Zazie lui ont été favorable puisque le public de la belle Zaza est maintenant prêt pour voir la Miss Clarika dans un show rien qu'a elle qui la conduira jusqu'à l'olympia en octobre 2006. En novembre elle sera nominée pour le Prix Constantin. 2009 :Moi en mieux Aprés quelques diverses collaborations sur scène ou sur album avec Aldebert, Tom Poisson, le projet Claude François : "autrement dit". Le nouvel album de Clarika "Moi en mieux" est annoncé pour le 2 mars 2009, à la réalisation Jean-Jacques Nyssen évidemment mais cette fois-ci en collaboration avec Florent marchet. Clarika se met donc une nouvelle fois à nue, s'en suivra une tournée de quelques 150 dates à travers toutes la France. Lire la biographie écrite par Arnaud Cathrine pour la sortie de l'album ici
2013 : La tournure des choses Sur ce nouvel opus, on notera la présence (de près ou de loin), de Jean-Jacques Nyssen évidemment, Philippe Desbois, Xavier Tribolet, Florent Marchet, Ben Ricour, Skye, Claire Joseph le tout mixé à New York par Mark Plati. 2016 : DE QUOI FAIRE BATTRE MON COEUR
2019 : A LA LISIERE
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